C'est en 2017 que nous avions mené l'aventure Roubion. Cette rivière qui coule sous les fenêtres de nos ateliers nous avait donné l'envie d'en suivre le cours, tout au long d'une année.
En compagnie du musicien improvisateur Xavier Charles, de la plasticienne Marie Bouchacourt, du désormais célèbre audio-naturaliste Fernand Deroussen et, donc, de Mathias Forge, musicien, performeur et parfois écrivain, nous avions passé une année au fil de l'eau.
En étaient sorties quelques expositions et l'édition d'un coffret, aujourd'hui épuisé, sobrement intitulé "Roubion (une rivière en 2017)". Le coffret contenait, entre autres, un texte de Mathias. Or, je trouvais qu'il manquait de visibilité, qu'il méritait un peu plus d'espace pour développer ses idées. Je trouvais amusant, après les projets dédiés aux animaux et aux sons en compagnie de Fernand "Les bruits du ciel", le "Calendrier sonore de la voix des animaux en France", et après la version drôlatique de l'effondrement écologique proposé par Marjorie Caup, de continuer à mettre en avant la nature, d'une façon toujours un peu décalée. Or le texte de Mathias l'est certainement. On ne sait pas bien, à la lecture des premières pages, si l'on est face à un vieux manuel obsolète du XIXe siècle, un discours philosophique digne du savant Cosinus ou si, plus simplement, le fait de traverser une rivière, aussi évident et futile ce geste soit-il, mérite tout de même d'en apprécier les variantes et les conséquences. Le lecteur jugera de la pertinence du propos, et, je l'espère, de sa drôlerie. Quoi qu'il en soit, il fallait donner à ce texte un écrin capable de pousser le trouble un peu plus loin. J'ai donc fait composer le texte sur les linotypes du Moulin du Got, pour pouvoir imprimer le texte sur les presses typographiques que j'utilise habituellement. D'un autre côté, j'ai demandé à mon ami graveur Jean-Baptiste Cautain de réaliser 5 gravures sur bois, en deux couleurs (soit 10 plaques gravées au total). Là aussi, une simple raison pratique me poussait vers ce choix, puisque les mêmes presses sont utilisées que pour le texte. Et d'un point de vue esthétique, l'idée me paraissait renforcer encore le côté "vieux manuel". Même si l'idée n'était pas de faire du faux vieux, du "moulé à la louche".
Le texte, dans sa version "raw"
En plus du plomb des lignes issues de la linotype du moulin, il a fallu composer les autres éléments du livre, en caractères manuels. Essentiellement du Chambord, et un drôle de caractère dont je n'ai pas encore cherché le nom...
Des petits poissons grisés...
"Traverser la rivière, un manuel pratique" est attendu en librairie courant novembre 2023. Mais, mais, mais, comme à leur habitude, les éditions Draw-Draw aiment à soigner ses fidèles lectrices, lecteurs. Nous vous proposons donc une souscription : pour le même prix qu'en librairie, les 100 premiers exemplaires sont accompagnés d'un cinquième gravure inédite de J-B. Cautain. N'est-ce pas incroyable ? Ci-dessous, le bon de souscription à remplir et à renvoyer. Attention, cette offre diablement promotionnelle ne tient que jusqu'au 11 octobre 2023, ou avant, si les 100 souscriptions sont atteintes...
Traverser la rivière, 25 x 17,5 cm, 40 pages, impression typographique en 2 couleurs sur papier Munchën 115 g. 4 estampes 2 couleurs imprimées sur papier 65 g. trouvé dans une imprimerie désaffectée de Valence (merci Raphaëlle & Damien) 1 000 exemplaires, 22 €.
Distribution / diffusion : Serendip-livres